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[COLLIN
(Hubert)] Kalendarium anni bissextilis 1796 ad usum
studiosorum universitatis Lovaniensis. Louvain,
1796. [Lovanii, M. D.
CC. XCVI.] In-8° sous son brochage
d'époque, 96 p., ex-libris manuscrit de Camille Wins.
Extrait de la bibliographie
d'André Warzée :
« L'auteur
de cet almanach est Hubert Collin, Liégeois, ancien professeur
de rhétorique et de poésie, et en 1796 régent
du collège de la Sainte-Trinité, mort le 15 juillet
1811, à l'âge de 72 ans. Contient des renseignements
sur le personnel de l'université. »
Bibliographie :
- Warzée (André), Recherches
bibliographiques sur les almanachs belges, dans Bulletin
du bibliophile belge, Volume 8, p. 180, n° 15.
- Le Court (Jules-Victor de), Dictionnaire
des anonymes et pseudonymes (XVe siècle - 1900), 625,
p 531.
45 euros (code de commande
: 32208).
[KEMPIS (Thomas a)] L'Imitation de
Jesus-Christ, traduite
et paraphrasée en vers françois, par Pierre
Corneille, Conseiller du roy. Edition nouvelle, retouchée
par l'Auteur avant sa mort.
Paris, Durand, 1751. [A
Paris, / Chez Durand, rue Saint Jacques. / M. DCC. LI. / Avec
Approbation & Privilege du Roy.]
In-12 (105 x 172 mm.) plein veau marbré d'époque, dos
à 5 nerfs orné de fleurons et de fers dorés,
tranches rouges, [2 bl.], [1 (faux-titre)], [1 bl.], [1 (titre)],
[1 bl.], [20 (dédicace au pape Alexandre VII, avis au
lecteur repris de l'édition bruxelloise de
François II Foppens en 1704 , approbation et
privilège)], 545, [7 (table)] p., 5 gravures hors
texte signées Pocquet (1 frontispice général
et 4 planches en regard de chaque livre), bel exemplaire.
Les
gravures sont des copies en contrepartie de celles de J. Harrewijn
pour l'édition bruxelloise de François Foppens
en 1704.
Picot décrit cette édition avec
des gravures de Pocquet copiées sur celles de Chauveau,
de l'édition in-4° de Rouen et Paris, en 1656.
Bibliographie :
- Picot (Émile), Bibliographie
Cornélienne. Description raisonnée de toutes les
éditions des uvres de Pierre Corneille, n°
770.
- Adenaert (Willem), Thomas a Kempis,
De imitatione Christi en andere werken : een short-title catalogus
van de 17de en 18de eeuwse drukken in de bibliotheken van nederlandstalig
België, n° 669.
90 euros (code de commande
: 32113).
MORERI
(Louis) Le Grand Dictionnaire historique, ou le Mélange
curieux de l'Histoire sacrée et profane ; qui contient en abregé, les vies
et actions remarquables des Patriarches, des Rois des Juifs,
des Papes, des saints Péres & anciens Docteurs Orthodoxes ;
des Evêques, des Cardinaux, & autres Prélats
célèbres ; des Hérésiarques
& des Schismatiques, avec leurs principaux Dogmes, des Empereurs,
des Rois, des Princes illustres, & des grands Capitaines ;
des Auteurs anciens & modernes, des Philosophes, des Inventeurs
des Arts, & de ceux qui se sont rendus recommandables en
toutes sortes de Professions, par leur Science, par leurs Ouvrages,
ou par quelques Action éclatante. L'établissement
et le progrès des Ordres Religieux & Militaires, &
la Vie de leurs Fondateurs. Les Genealogies de plusieurs Familles
illustres de France & d'autres Païs. L'Histoire fabuleuse
des Dieux, & des Héros de l'Antiquité Payenne.
La Description des Empires, Royaumes, Républiques, Provinces,
Villes, Isles, Montagnes, Fleuves, & autres Lieux considérables
de l'ancienne & nouvelle Géographie, où l'on
remarque la situation, l'étendue & la qualité
du Païs ; la Religion, le Gouvernement, les Murs
& les Coutumes des Peuples. Où l'on voit les Dignitez :
les Magistratures ou Titres d'Honneur : les Religions &
Sectes des Chrétiens, des Juifs & des Payens :
les principaux Noms des Arts & des Sciences : les Actions
publiques & solemnelles : les Jeux : les Fêtes,
&c. les Edits & les Loix, dont l'Histoire est curieuse ;
& autres Choses, & Actions remarquables. Avec l'Histoire
des Conciles Généraux & Particuliers, sous
le nom des lieux où ils ont été tenus. Le
tout enrichi de RFemarques & de Recherches curieuses, pour
l'éclaircissement des difficultez de l'Histoire, de la
Chronologie, & de la Géographie. Par Mre. Louïs
Moreri, Prêtre, Docteur en Théologie. Dix-huitième
et dernière édition, Revue, corrigée
& augmentée très considérablement.
Tomes I à VIII (complet).
Amsterdam - Leyden - La Haye - Utrecht, Brunel - Wetstein - De
Coup & Kuyper - L'Honoré - Humbert - Chatelain - Uytwerf
- Changuion - Wetstein & Smith - Mortier - Catuffe - Luchtmans
- Haak - Gosse - Van Duren - Néaulme - Moetjens - Block
- Van Dole, 1740. [A Amsterdam
chez P. Brunel, R. Wetstein, la Veuve de P. de Coup & / G.
Kuyper, F. l'Honoré & Fils, P. Humbert, Z. / Chatelain,
H. Huytwerf, F. Changuion, J. Wet- / stein & G. Smith, P.
Mortier, & J. Catuffe. / A Leyden, chez S. Luchtmans &
C. Haak. / A La Haye, chez P. Gosse, J. van Duren, J. Néaulme,
A. Moetjens, / G. Block, & A. van Dole. / A Utrecht, chez
E. Néaulme. Libraires. / M. DCC. XL. / Avec Privilége
de nos Seigneurs les Etats de Hollande & de West-Frise.] Huit volumes in-4° (260 x 392 mm.) demi-veau
moderne, dos à sept nerfs uniformément passé,
pièces de titre rouges, T. I : XXI (dont le
titre en rouge et noir), 808 p., titre-frontispice et un
bandeau gravé à la p. 1, T. II :
[2 bl.], [1 (titre en rouge et noir)], [1bl.], 536, 358 p.,
T. III : [1 (titre en rouge et noir)], [1bl.], pp.
359-760, 179, [1 bl], 216 p., T. IV : [2 bl.],
[1 (titre en rouge et noir)], [1bl.], pp. 223, [1 bl], 271, [1
bl.], 242, [2 bl.] p., T. V : [1 (titre en rouge
et noir)], [1bl.], 225, [3 bl.], 51, [1 bl.], 320, 110 p.,
T. VI : [1 (titre en rouge et noir)], [1bl.], 514,
131, [1 bl.], 102, [2 bl.] p., T. VII :
[2 bl.], [1 (titre en rouge et noir)], [1bl.], 408, 27,
[1 bl.], 240, 214 p., T. VIII : [1 (titre
en rouge et noir)], [1bl.], pp. 215-430, [2 bl.], 271, [1 bl.],
205, [3 bl.], 130, [2 bl.] p., bon exemplaire
malgré quelques pages brunies et quelques rousseurs.
Louis Moreri (1643-1680) ne connut
que la première édition de son dictionnaire qui
sortit des presses lyonnaises de Girin et Rivière, en
1674 ; elle fut publiée en un seul volume comportant
1346 pages.
L'engouement pour ce premier dictionnaire français
des noms propres fut immédiat et considérable et
il connut de nombreuses rééditions, considébalement
augmentées, jusqu'en 1759.
Notre exemplaire est celui de l'avant dernière
édition et contient 6204 pages.
L'ensemble : 800 euros
(code de commande : 32000).
[REVOLUTION
FRANÇAISE - ÉMIGRATION]. Déclaration du
comte Franz Georg Karl von Metternich-Winneburg, ministre plénipotentiaire
des Pays-Bas autrichiens relative aux émigrés français
fuyant la Révolution.
Mons, Wilmet, [1793]. [A
Mons, chez M. J. Wilmet, Imprim. de la Noble / & Souveraine
Cour à Mons, sur la grand'Place.]
In-folio (212 x 310 mm.), 4 p. dont les deux dernières
blanches, une mention manuscrite de 7 lignes, un pli horizontal
(soigneusement renforcé avec de l'adhésif) et un
pli vertical, rare.
La mention manuscrite précise :
« Edit de S.M. du 5 avril 1793, / concernant les réfugiés
français / et tous autres étrangers aux / Pays-Bas,
lesquels doivent / sortir du pays à moins de / justifier
de tous moyens d'exis- / tence. »
La publication de cette déclaration
du comte von Metternich, au nom de l'archiduc d'Autriche François Ier,
en sept articles fut ordonnée par « les Grand-Bailli,
Président et Conseillers en la Noble & Souveraine
Cour à Mons », le 10 avril 1793.
Cette édition est rare : elle ne figure
ni dans la Bibliographie montoise d'Hippolyte Rouselle,
ni dans Quatre siècles d'imprimerie à Mons
de Bertrand Federinov.
Marie-Joseph Wilmet était la fille de
Mathieu dont elle reprit la succession de l'activité d'imprimeur
qu'elle exerça jusqu'en 1794.
Bibliographie :
- Rousselle (Hippolyte), Bibliographie
montoise, p. 512.
30 euros (code de commande
: 31900).
Dans les mises
à jour précédentes :
[LOUISE
DE FRANCE (Louise-Marie de France, dite Madame Louise, Madame
Dernière ou Madame Huitième)]. PROYART (Abbé
Liévin-Bonaventure) Histoire de la vie édifiante
de Madame Louise-Marie de France Tante du Roi. Morte Religieuse
Carmélite, à Saint-Denis, le 23 Décembre
1787. Première, seconde
et troisième parties (complet). Bruxelles, Lefrancq, 1789.
[A Bruxelles, / Chez B.
Le Francq, Imprimeur-Libraire, / rue de la Magdelaine. / M. DCC.
LXXXIX.] Trois parties en un volume
in-12 plein veau d'époque, dos à 5 nerfs (reliure
usagée et très frottée, épidermures
et manques de cuir), VIII, 56 (la dernière page est erronément
numérotée « 66 »), un portrait
gravé en frontispice, [1 (faux-titre de la seconde partie)],
[1 bl.], [1 (titre de la seconde partie)], [1 bl.], 59, [1 bl.],
[1 (titre de la troisième partie)], [1 bl.], 61, [1 bl.] p.
Relié avec :
Gedenkweerdige omstandigheden van het Leven en de Dood
der zeerErwerdige Moeder Theresia van den H. Augustinus Louise-Marie
van Vrankryk, Dogter van den Alderchristelyksten Koning Lodewyk
den XV. Prieuse in het Klooster der Ongeschoeyde Carmelitessen
van Jesus, Maria en den H. Ludovicus, overleden op den 23 December
van het jaer 1787. Volgens den oorspronkelyken Brief, geschreven
uyt het zelve Klooster. Bruges, Van Eeck, [post 1787]. [Tot Brugge, uyt de Drukkerye van
/ F van Eeck, by de Moolen-brugge. / Met Goedkeuring.] 42 p.
Avertissement :
A
decernera-t-on les hommages dûs à la vertu, à
la piété, à la Religion, si ce n'est à
une Princesse qui en fut à la fois le modèle &
l'ornement ? Dans un siècle corrompu, où le
tableau des plus éminentes qualités ne paraîtra
mériter que d'être à peine apperçu,
de quel il verra-t-on la petite-fille de Saint Louis
& de Henri IV, la fille de Louis XV, descendre
du faîte des grandeurs à l'humilité d'une
vie austêre & pénitente & quelle sera l'impression
d'un pareil ouvrage sur des curs & des esprits déjà
infectés du souffle impur de la contagion ?
Peut-être jamais siècle ne fut-il
moins propre que celui-ci à concevoir la sublimité
des vertus chrétiennes ; peut-être les plus
beaux sujets de l'édification publique, sont-ils devenus
des objets de dérision aux yeux d'une Philosophie audacieuse
& nulle, qui croit remplacer les principes sacrés
de la morale par de grands mots vides de sens, & à
qui le plus lâche & le plus vil égoïsme
semble tenir lieu de tout ; peut-être même sera-t-on
parvenu au point d'imaginer que l'assemblage de tant de vertus,
n'est que la création d'une foule d'objets fantastiques
dûs à l'imagination de l'Ecrivain à qui il
faudra bien faire grâce en faveur de son zèle.
C'est principalement aux Fidèles, aux
vrais & sincères amis de la Religion, des murs
& de la vertu que nous présentons cet ouvrage. Qu'il
soit pour eux un nouveau motif d'édification ; qu'il
entretienne dans leurs ames la pratique des devoirs & le
culte de notre Religion sainte ; qu'il les exerce à
la bienfaisance, à la charité, à l'amour
de Dieu, à celui du prochain, & nous aurons rempli
le but que nous nous sommes proposé.
Eh ! quel siècle eut jamais plus
besoin que le nôtre d'exemples édifiant, & qui
mérita mieux, de lui en servir que notre illustre Héroïne ?
Quand on pense à son dévouement, à sa profonde
humilité, à cette parfaite abnégation de
soi même & du monde, à ce sacrifice sublime
de ses droits, de ses titres & de sa grandeur, consommé
avec tant de ferveur, de zèle & de désintéressement ;
quand on se représente Madame Louise-Marie de France
descendant, pour ainsi dire, du trône des Bourbons pour
s'envelopper du cilice, on se trouve bien petit, bien peu chrétien
devant la fille des Rois.
Disons-le hautement : la plupart des ames
d'aujourd'hui sont trop petites, trop resserrées, trop
étroites pour de si grands efforts, & peut-être
sans l'effroi qu'inspire le tableau des mortifications sans nombre,
dont cette vertueuse Princesse s'affligea, seroit-on tenté
de faire tous ses efforts pour mériter seulement de lui
ressembler par les nombreux triomphes qu'elle a remportés
sur elle-même.
Mais la grâce, mais le zèle, mais
la ferveur, mais le désintéressement qui sont necessaires
pour mériter tant de vertus, où les trouvera-t-on ?
où sont aujourd'hui les ames, on ne dit pas capables de
les pratiquer, mais de les concevoir ? où sont les
curs privilégiés que la vertu n'étonne
point ? où sont seulement les moyens de les former
à cette même vertu ? Hélas ! tout
cela est dans Dieu, & jamais Dieu ne fut plus oublié.
Que ce tableau des perfections d'une des plus
augustes Princesses dont la France puisse se glorifier, serve
donc à l'épurement des murs, à
l'exercice de toutes les vertus, à la pratique de la plus
sublime de toutes les Religions ; qu'il contribue à
nous rendre plus parfaits, plus bien-faisans, plus humbles, plus
dignes enfin de Dieu, vers qui tous nos efforts doivent tendre,
dans qui toutes nos pensées doivent se concentrer :
que sur-tout il assure aux Ministres de cette même Religion,
le respect, la vénération que nous devons à
leur caractère sacré ; qu'il les fasse jouir
des tributs & des hommages de sensibilité & de
soumission que tous ceux qu'ils forment au Christianisme doivent
à leurs fonctions augustes : nous n'aurons plus de
vux à former, & la mémoire de Madame
Louise-Marie de France sera assez dignement honorée
par ce nouveau triomphe.
25 euros (code de commande
: 31761).
[POMBAL (Sebastião José de Carvalho
e Melo, marquis de)] Commentarius de republica in America
lusitana, atque hispana a'
Jesuitis instituta, belloque ab his cum Hispaniæ, Lusitaniæque
exercitibus gesto, ex iis quæ asservantur in secretioribus
conclavibus legatorum, qui cum plena Regum potestate negotia
huc pertinentia in America administrabant, aliisque instrumentis
certæ auctoritatis concinnatus. E Lusitano in Latinum conversus.
[Lisbonne ?], S.N.,
[1760 ?]. In-8° plein veau raciné d'époque,
dos lisse, reliure frottée présentant un petit
manque à la queue, [1 (titre)], [1 bl.], 77, [1 bl.] p.,
ex-libris, rare.
Selon le catalogue de la Bibliothèque
Nationale du Portugal, cette édition fut probablement
imprimée à Lisbonne, vers 1760.
Il s'agit de la traduction en latin de la Relaçaõ
abbreviada da republica, que os religiosos Jesuitas [...]
estabeleceraõ nos dominios ultramarinos, publié
à Lisbonne en 1757, et écrit par ou à la
demande du ministre Pombal.
Cette publication s'inscrit dans le cadre de
la Guerre de Guarani, également appelée « Guerre
des Sept Réductions », qui a opposé
la coalition hispano-portugaise aux Guarani vivant dans sept
réductions jésuites au Paraguay. Franc-maçon,
ambassadeur du Portugal à Londres et à Vienne avant
d'être nommé Premier ministre du royaume, Sebastião
José de Carvalho e Melo fut l'un des hommes politiques
les plus influents du Portugal. Résolument opposé
aux Jésuites, Pombal fit publier ce livre en portugais
et en latin et s'en servit comme un outil de propagande visant
à servir son dessein d'exclure la Compagnie de Jésus
de l'empire portugais.
250 euros (code de commande
: 31507).
DU
BOSC (Jacques) Les Femmes heroiques, comparées
avec les heros. Ensemble les Moralitez à la fin de chaque
Histoire. Enrichies de tres-belles figures. Par le R. P. Du Bosc.
Tomes I et II (complet). Paris,
Quinet, 1669. [A Paris,
/ Chez Gabriel Quinet, au Palais, à / l'entrée
de la Gallerie des Prisonniers, / à l'Ange Gabriel. /
M. DC. LXIX. / Avec Privilege du Roy.]
Deux tomes en un volume in-12 plein veau d'époque, dos
à cinq nerfs orné de fers dorés, reliure
usagée et frottée, mors fendus, [1 (titre)], [1
bl.], [2 (table et privilège), 296, [1 (titre du tome II)],
[1 bl.], 202 p., exemplaire bien complet des 8 gravures
à déplier.
Extrait du compte rendu
de la thèse de Catherine Pascal :
En cette première
moitié du XVIIe siècle, à l'heure de la
Contre-Réforme catholique, ce sont bien des auteurs majoritairement
religieux (Nicolas Caussin, Hilarion de Coste, François
Dinet, Jacques du Bosc, Pierre Le Moyne...) qui proposent ces
héroïnes en exemples ou en modèles de sainteté
laïque aux membres féminins d'une noblesse qu'il
faut réconcilier avec la dévotion. Parce qu'ils
s'inscrivent dans une double tradition littéraire et rhétorique,
celle, venue de l'Antiquité, des Vies, et celle de l'hagiographie
médiévale, mais aussi parce qu'ils délivrent
un message d'exemplarité à leurs lectrices, ces
ouvrages font donc partie de la littérature morale et
édifiante : exaltant les mérites de filles,
d'épouses, de mères et de veuves parfaites au regard
de la morale chrétienne, il s'agit en fait, sous couvert
de louer ces parangons de vertus morales, de mieux faire ressortir,
par contraste, la pusillanimité et la lubricité
des femmes contemporaines. Les ecclésiastiques veulent
non seulement adresser un avertissement à ces mondaines
un peu trop oublieuses de leurs devoirs les plus élémentaires
de chrétiennes et les ramener dans le giron de l'Église,
mais également leur montrer, à la suite de saint
François de Sales, le chemin d'une « dévotion
aisée », compatible avec les exigences du monde,
en leur présentant des modèles de comportement
social conformes à l'éthique chrétienne.
Position pour le moins surprenante, pour ne pas dire paradoxale,
de religieux qui, loin de prêcher la renonciation totale,
veulent le Salut du Monde dans le monde... Manière surtout,
sous une apparente réhabilitation du sexe féminin,
de contrôler les conduites et de redéfinir clairement
le rôle dévolu à la femme dans le cadre strict
de ses devoirs, qu'il s'agisse, en tant que « femme
traditionnelle », d'être une épouse et
une mère irréprochables, ou, en tant que « régente »,
de se borner à assurer la transition du pouvoir, en sachant
pertinemment qu'elle n'est que la simple dépositaire d'une
autorité toujours détenue par le roi seul, libre
à tous moments de la contester. Rester à sa place,
« servir d'ornement au Christianisme et de Modelle
à la Vertu » pour sauvegarder la pérennité
de la famille ou de l'État...
Table des histoires :
- Debora comparée à
Josué, & aux Juges d'Israël par saint Ambroise.
- Thomyris, Reyne des Scythes & des
Massagetes : comparée à Cyrus Roy des Medes,
& des Perses.
- Salomone Mere des sept Machabées,
comparée à Abraham, par les Peres de l'Eglise.
- Porcia comparée à Brutus.
- Judith comparée à David.
- Tanaquil Reyne des Romains, comparée
à Tarquin l'ancien son mary, & à Servius Tullius
son gendre, tous deux Rois des Romains.
- Susanne comparée à Joseph.
- Lucresse comparée à Caton.
- La Vertu Heroïque.
Bibliographie :
- Pascal (Catherine), La tradition
des Femmes Illustres aux XVIe et XVIIe siècles, dans
Bulletin de l'Association d'étude sur l'Humanisme,
la Réforme et la Renaissance, n° 54, 2002.
pp. 169-176.
70 euros (code de commande
: 31357).
.JPG) GRAFIGNY (Françoise
dIssembourg du Buisson dHapponcourt, épouse
de) Lettres d'une Péruvienne, par Madame de
Grafigny, de l'Académie de Florence. Nouvelle édition.
Paris, Duchesne, 1773. [A Paris, / Chez la Veuve Duchesne,
Libraire, / rue Saint-Jacques, au Temple du Goût. / M.
DCC. LXXIII. / Avec Approbation & Privilége du Roi.] In-8° plein veau d'époque, dos lisse
orné de chevrons dorés, reliure frottée,
coins émoussés, quelques épidermures, VIII,
370, [2 (privilège)] p., mouillures.
Ce roman,
lun des plus grands succès de librairie du XVIIIe
siècle avec plus de quarante éditions en cinquante
ans, met en scène une jeune Indienne, Zilia, que la conquête
du Pérou par les Espagnols a séparée de
son fiancé Aza, et qui fait à ce dernier le récit
de sa captivité. Rachetée par un officier français,
Zilia arrive à la Cour de Louis XV et jette sur un
pays dont elle ignore les usages un regard aussi curieux quacéré.
Si Françoise de Graffigny se souvient
des Lettres portugaises de Guilleragues (1669) et reprend
le procédé des Lettres persanes (1721) de
Montesquieu, elle innove sur nombre de points : elle construit
une double intrigue amoureuse, analyse les difficultés
propres à une étrangère et se permet des
observations très critiques sur léducation
des femmes, la religion, le mariage et les usages du grand monde.
Elle imagine enfin de conclure son roman non pas par un mariage
mais par le choix du célibat, au nom du « plaisir
dêtre » et de lindépendance.
Lettres dune Péruvienne
sera traduit en plusieurs langues, imité et adapté
pour le théâtre et lopéra. Il donnera
lieu à une mode vestimentaire et au portrait dit « à
la Péruvienne ».
Bibliographie :
- Lettres d'une péruvienne, dans
Les Essentiels de la littérature, ressource en
ligne de la Bibliothèque nationale de France.
70 euros (code de commande
: 31302).
[GRIFFET (Henri)] Histoire
des hosties miraculeuses qu'on nomme le trèssaint sacrement
de miracle. Qui
se conserve à Bruxelles depuis l'an 1370 & dont on
y célebre tous les cinquante ans l'année jubilaire.
Bruxelles,
Van den Berghen, 1770. [A Bruxelles, / Chez J. Van den Berghen,
Libraire & Imprimeur, rue de la Magdelaine. / M. DCC. LXXX.
/ Avec approbation, & privilège de Sa Majesté.]
In-8° (113 ´ 180 mm.)
plein veau d'époque, dos à 5 nerfs orné
de fleurons dorés, reliure très usagée présentant
quelques épidermues et manques, mors partiellement fendus
(la couture reste cenpendant bien solide), 124 (y compris le
titre portant la signature manuscrite de l'éditeur), [7
(approbation, privilèges)], [1 bl.] p., 27 planches hors
texte gravées par Louis Fruijtiers (1 frontispice
à déplier présentant quelques manques, 18
gravures à pleine page numérotées de 1 à
18, 7 planches à déplier in fine et la grande
planche dépliante du reliquaire), un bandeau et la représentation
d'une pièce de monnaie (« Mouton d'Or »)
dans le texte, bien que l'ouvrage soit usagé, les gravures
sont, la plupart, en bonne condition, signature manuscrite de
l'éditeur au bas de la page de titre.
Le doute
subsiste quant à l'identité de l'auteur de ce livre.
Albert Kayenbergh prétend qu'il ne faut pas confondre
le jésuite liégeois Henri Griffet qui publia
une Histoire des négociations secrètes de la
France avec la Hollande qui précédèrent
le traité d'Utrecht ainsi que d'autres écrits
relatifs à l'histoire de France et à l'histoire
romaine, avec un homonyme français, également jésuite,
qui donna une édition de l'Histoire de France du
père Daniel en 17 volumes ainsi que d'autres ouvrages
publiés lors de son exil en Belgique suite à la
suppression de la Société de Jésus en France.
Louis-Joseph Fruytiers (Malines, 1713
- Anvers, 1782) fut graveur sur cuivre et marchand d'estampes.
Il fut élu doyen de la Sint-Lucasgilde en 1753. Il eut
une abondante production et réalisa notamment des images
pieuses et des ex-libris.
Édité
à l'occasion du Jubilé qui célébrait
le quatre centième anniversaire du culte voué au
Saint-Sacrement de Miracle, l'ouvrage narre le complot ourdi
par Jonathas (un juif demeurant dans la ville d'Enghien) qui
chercha « avec quelqu'un autres Juifs ses amis, l'occasion
& le moyen pour obtenir [...] quelques Hosties consacrées
; afin de pouvoir effectuer la haine mortelle et implacable,
étancher sa soif sanguinaire, & renouveller les injures
de ses iniques & insensez Ancêtres, en la personne
de Jesus-Christ. »
Une fois le forfait
accompli et après quelques péripéties, l'ouvrage
montre les juifs assemblés dans la Synagogue de Bruxelles,
le 4 avril 1370, jour du Vendredi Saint, se livrant aux pires
blasphèmes et poignardant les Saintes Hosties desquelles
se répandit un « Sang Miraculeux ». Effrayés
par ce miracle, les juifs bruxellois décidèrent
de se débarrasser des hosties et chargèrent une
certaine Catherine « d'envoyer le Ciboire à Cologne,
à ceux de leur Nation qui y demeuroient. » Catherine
n'exécuta pas sa mission et remit le précieux ciboire
à son curé. Le châtiment des juifs fut bien
évidemment terrible et la sentence de mort fut rendue
la veille de l'Ascension de l'an 1370 ; les juifs furent brûlés
vifs.
S'ensuit la description
du culte rendu aux hosties et des menaces qui au cours des siècles
menacèrent ce « thresor incomparable du Très-Saint
Sacrement de Miracle » qui fut « préservé
des mains des Huguenots & Heretiques pendant les troubles
& pillages, malgré toutes les perquisitions &
recherches (que ces infames Sacrileges, Briseurs d'Images &
Voleurs d'Eglises, & de tout ce qu'il y avoit de plus Sacré)
ont faites pour decouvrir cet inestimable Thresor... »
L'antisémitisme
fut nourri par la légende des hosties miraculeuses : du
XIIIe au XVe siècle, on recense (en Allemagne, Autriche,
Espagne, Tchécoslovaquie, Pologne, Portugal, France et
Belgique) 28 cas d'accusation de profanation d'hosties par des
juifs. Élisée Reclus fait allusion à l'épisode
bruxellois en écrivant :
« Et n'a-t-on pas
vu, encore, en 1898, le 17 juillet, le catholicisme officiel
représenté par les plus hauts dignitaires de l'Église,
célébrer en pompe solennelle, les souvenirs d'un
autodafé de cinq Juifs, brûlés après
tortures, sur une des places de Bruxelles ? Sous prétexte
de congrès eucharistique et d'une fête architecturale,
l'Église, après un laps de cinq siècles,
s'est déclarée solidaire d'un abominable crime,
produit de la plus ridicule ignorance, car ces Juifs étaient
accusés d'avoir poignardé des hosties desquelles
ruissela le sang de l'Homme-Dieu. En nos siècles de lumière,
malgré la prétendue séparation des pouvoirs,
les tribunaux et les administrateurs se mettent encore très
volontiers au service de l'Église pour condamner ses ennemis.
» |
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Le sacrilège (p. 25).
.JPG)
Le châtiment (p. 49).
Bibliographie
:
- Delecourt (Jules Victor), Dictionnaire
des anonymes et pseudonymes, p. 481 (546).
- Barbier (Antoine Alexandre), Dictionnaire
des ouvrages anonymes, t. II, col. 755.
- Kayenbergh
(Albert), dans Biographie nationale, t. 8, col. 305.
- Feller (François-Xavier de),
Biographie universelle, t. IV, p. 221.
- De Seyn (Eugène), Dessinateurs,
graveurs et peintres des anciens Pays-Bas, p. 93.
- Lemmens (Filip) et Thijs (Alfons), Uitgevers
van « mannekens », sanctjes en ander populair beeldmateriaal
: Ludovicus Fruijtiers en Joanna Maria Fruijtiers (Antwerpen
1731-1784), dans : Oost-Vlaamse zanten, 74 (1999),
pp. 365-384.
- Bauwens (Jan) et K.C. Peeters, Het
uvre van L.J. Fruijtiers. Een jaar met Sanctjes.
- Reclus (Éisée), L'Homme
et la Terre, t. VI, p. 412.
125 euros (code de commande
: 30851).
 CASTILLON (Jean-Baptiste-Louis
de) Sacra Belgii chronologia
in duas partes distributa. Prima
continet ordine alphabetico omnium fere Metropolitanarum,Catheralium
& Collegiatarum Ecclesiarum Origines & Fundatores. Altera
Novarum omnium & quarundam Antiquarum Dicesium series
Episcoporum. Usque ad præsentem annum M. DCC. XIX. Adjectis
non paucis quæ eorum gesta & mores ac temporis Historiam
concernunt. Studio Joannis Baptistæ Ludovici de Castillion
Præpositi Insignis Ecclesia Collegiatæ S. Pharaildis
ad Divum Nicolau Gandavi. Gand,
Goesin, 1719. [Gandavi
/ Typis Petri de Goesin, Typoraphi & / Bibliopolæ
viâ dictâ de Veltstraete. 1719.]
In-8° plein veau d'époque, dos à 5 nerfs orné
de fers dorés, reliure très usagée, mors
fragiles, épidermures, manques à la coiffe et à
la queue, [1 (titre en rouge et noir)], [1 bl.], [23 (épître
dédicatoire, préface, tables)], [1 bl.], 544 (le
titre de la seconde partie, imprimé en rouge et noir est
à la p. 157) p., titre frontispice gravé par
Harrwijn et une gravure à déplier en regard de
la p. 87, le corps de l'ouvrage est en bon état, bien
imprimé et avec de bonne marges.
Notice de la Biographie
nationale :
Quinzième
évêque de Bruges, né à Bruxelles,
le 21 septembre 1680, d'une famille noble, mort le 26 juin 1753,
il étudia la théologie et le droit à l'université
de Louvain, où il obtint le grade de licencié dans
les deux droits. Après avoir été successivement
protonotaire apostolique (1706), secrétaire de Philippe
Érard Vander Noot, évêque de Gand, qui le
fit nommer prévôt de Sainte-Pharailde de cette ville
(1714), puis vicaire général (1722), il fut désigné
par l'impératrice Marie-Thérèse pour le
siège de Ruremonde, le 21 juillet 1742. Benoit XVI
le préconisa dans le consistoire du 24 septembre suivant ;
mais avant sa consécration, Castillion reçut, le
20 mars 1743, de nouvelles bulles apostoliques qui l'appelèrent
à l'évêché vacant de Bruges. Sacré
à Malines, le 14 juillet suivant, il prit possession de
son siège le 21 du même mois. Cet évêque
montra dans l'administration de son diocèse un véritable
zèle apostolique et consacra tout son temps à ses
devoirs pastoraux. Il avait la coutume de dire que tous les moments
qu'un prêtre n'employait pas à l'exercice de son
saint ministère, devaient être employés à
l'étude de l'Écriture sainte ; on peut ajouter
à sa louange qu'il prêcha d'exemple. Il était
infatigable et voulait tout voir par ses propres yeux, tout connaître
par lui-même ; il ne se bornait pas à signaler
les abus qu'il pouvait rencontrer, mais il désignait en
même temps les moyens d'y remédier. Sa charité
fut inépuisable ; on lui doit diverses et utiles
fondations. Il créa entre autres, au profit de quelques
églises de sa ville épiscopale, des rentes pour
pourvoir à l'instruction chrétienne des enfants
du peuple. Il a publié : Sacra Belgii chronologia,
studio Joannis-Baptistæ-Ludovici de Castillion, prpositi
Insignis Ecclesite collegiatæ S. Pharaildis ad divum Nicolaam
Gandavi. Gand, De Goesin, 1719, in-12 ; il existe des
exemplaires portant pour adresse : Bruxellis, typis Joannis-Leonardi,
1719. Il publia aussi des lettres pastorales et fit réimprimer
en 1746 des conférences à l'usage de son séminaire
et de son clergé, sous le titre de : Conferentia
clericales, ainsi que les statuts du même séminaire.
Il mourut, âgé de septante-trois ans, après
dix années de prélature. Les échevins de
Bruges, voulant rendre un dernier hommage à leur digne
évêque, assistèrent en corps à ses
funérailles, revêtus de leurs manteaux noirs. Son
corps fut inhumé dans le chur de la cathédrale,
où un monument funéraire, dû au ciseau du
sculpteur Pulinx de Bruges, fut érigé en 1758.
La statue de marbre blanc montre l'évêque assis,
la main sur son cur ; près de lui se trouvent
Saint-Jean-Baptiste, son patron, et un ange qui éteint
une torche. Au bas des armoiries, on lit sa devise : Comite
candore. Ce monument, conservé lors de la démolition
de l'ancienne cathédrale, se trouve aujourd'hui à
Saint-Sauveur, du côté de l'évangile.
Bibliographie :
- Vander Haeghen (Ferdinand François
Ernest), Bibliographie gantoise, n° 2601.
- Vander Meerssh (Auguste), Castillon
(Jean-Baptiste-Louis de), dans Biographie nationale,
t. III, col. 372-373.
80 euros (code de commande
: 30804).
 [CHICANEAU DE NEUVILLÉ
(Didier-Pierre)] Dictionnaire philosophique, ou Introduction à la connoissance de
lhomme. Nouvelle édition revue, corrigée,
& augmentée considérablement. Paris, Durand et Guillyn, 1762. [A Paris, / Chez Durand, rue du Foin,
au Griffon. / Guillyn, quai des Augustins, au Lys-d'or. / M.
DCC. LXII. / Avec Approbation et Privilege du Roi.] In-12 plein veau marbré d'époque,
dos à 5 nerfs orné de fleurons dorés, pièce
de titre rouge, petits manques à la coiffe, à la
queue et au troisième entrenerfs supérieur, plats
frottés, tranches rouges, XVI, 576 p., ex-libris
Le Tellier au premier contreplat et ex-libris manuscrit à
la page de titre, bon exemplaire.
On pourrait
imaginer que l'ex-libris manuscrit soit celui de l'avocat et
échevin montois Jean Baptiste Marie Chasselet.
La jeunesse de Didier-Pierre Chicaneau de Neuvillé
(Nancy 1720-Toulouse 1780) fut aventureuse et on le trouve servant
dans les gardes du roi Stanislas avant de devenir avocat à
Paris, puis inspecteur de la librairie à Nîmes.
Entré dans les ordres, il obtint une chaire d'histoire
à Toulouse.
Avertissement de la seconde édition :
Mon objet, en travaillant à ce dictionnaire,
a toujours été de faire un livre utile, plutôt
qu'un ouvrage agréable : c'est pourquoi je n'ai pas
dédaigné les secours que m'ont offert des auteurs
célèbres qui ont écrit sur la même
matière, mais dont les lambeaux, épars en différens
volumes, n'ont pas assez de liaison pour former un corps complet
de philosophie morale : par la même raison j'ai peut-être
un peu négligé la forme pour pouvoir m'occuper
un peu plus du fonds ; & j'ai préféré
le titre obscur de bon citoyen, au titre si séduisant
d'auteur bel-esprit. Trop heureux, si quelqu'un, en lisant cet
ouvrage, est tenté de se connoître & de devenir
meilleur !
S'il faut étudier, dit Montaigne, étudions
une étude sortable à notre condition, afin que
nous puissions répondre comme celui à qui on demanda :
A quoi bon ces études en sa décrépitude ?
A me rendre meilleur & plus à mon aise, répondit-il.
Bibliographie :
- Barbier (Antoine Alexandre), Dictionnaire
des ouvrages anonymes, t. I, col. 981.
- Cioranescu (Alexandre), Bibliographie
de la littérature française du dix-huitième
siècle, n° 19510.
80 euros (code de commande
: 30652).
MUYART
DE VOUGLANS (Pierre-François) Institutes au
Droit criminel, ou Principes
géneraux sur ces matieres, suivant le Droit civil, canonique,
et la Jurisprudence du Royaume ; avec un Traité particulier
des crimes. Par Me Pierre-François Muyard de Vouglans,
Avocat au Parlement. Paris,
Cellot, 1757. [A Paris,
/ Chez L. Cellot, Imprimeur-Libraire, grand'Salle du Palais,
/ et rue Dauphine. / M. DCC. LVII. / Avec Approbation et Privilege
du Roi.] In-4° plein veau marbré
d'époque, dos à 5 nerfs, tranches rouges, reliure
très usagée et frottée, mors fendus (ais
liens solides) et manques de cuir aux plats et à la queue,
XIX, [1 bl.], 726, [2 (approbation et privilège)] p.,
corps de l'ouvrage en bonne condition (bonne impression et marges
préservées).
Cinq
ans après la publication de l'ouvrage présenté
ici, l'auteur fit paraître, pour le compléter, l'Instruction
criminelle suivant les lois et ordonnances du royaume.
Extrait de la préface :
Personne n'ignore l'Importance des Matieres
Criminelles, & la Préférence qui leur est dûe
sur les Civiles, en ce qu'elles n'intéressent pas seulement
les Biens, mais encore la Vie & l'Honneur des Hommes.
C'est cette Importance qui a excité
dans tous les Tems l'attention de nos Rois, & celle des Tribunaux,
Dépositaires de leur Autorité, & qui a donné
lieu à cette multiplicité d'Ordonnances & de
Réglemens qui ont été faits à ce
sujet.
Mais, quelque sages & quelque multipliées
que soient ces Loix, comme leur application dépend des
circonstances, & que ces Circonstances, par leur complication,
font souvent naître des Inconvéniens que la Prudence
humaine ne sauroit prévoir ni éviter ; c'est
pour remédier à ces Inconvéniens qu'il a
fallu nécessairement changer, modifier ou augmenter la
Disposition de ces mêmes Lois. De-là, les Edits,
Déclarations, qui ont été donnés
successivement, en Interprétation, Ampliation ou Dérogation
de ces premieres Ordonnances.
La mesme Cause qui a fait varier le Loix sur
ces Matieres, a aussi produit la diversité des Ouvrages
qui ont été faits sur ce sujet. Elle fait en même
tems sentir l'avantage particulier qu'on les Modernes sur les
Anciens, & sur-tout celui que peut donner une longue Expérience
sur la simple Théorie à cet égard.
C'est ce double avantage, que je crois pouvoir
réclamer en faveur de celui que j'ose présenter
au Pubic. L'Etude assidue que j'ai faite depuis plusieurs années
de cette Partie de notre Jurisprudence, jointe aux secours particuliers
que j'ai puisés dans les Notes de mes Parens, qui ont
rempli successivement, pendant l'espace d'environ 60 années,
l'Office de Lieutenant Criminel sous les yeux d'un Parlement,
m'ont mis, j'ose le dire, en état de donner, sinon un
Ouvrage complet sur ces Matieres qui n'en sont gueres susceptibles,
du moins des Facilités particulieres à ceux qui
veulent s'y perfectionner ; mais sur-tout aux Commerçans,
que j'ai eu principalement en vue.
80 euros (code de commande
: 30553).
[PATIN
(Charles-Philippe de)] Regnante feliciter Carolo VI
Cæsare neque minus feliciter Belgium gubernante Maria Elisabetha
archiducissâ Austriæ Mare liberum ex jure naturæ,
gentium, & civili assertum, vindicatum, redivivum. Malines, Vander Elst, [ca 1725]. [Mechilinæ,
/ Typis Laurentii Vander Elst] In-8° plein veau d'époque,
dos à 5 nerfs, manque à la queue, mors partiellement
fendus, reliure usagée, [18], 203, [11] p.
Extrait de la notice
de Joseph Béthune :
[CharlesPhilippe
de Patin ou Pattyn] Seigneur de Langhemarck, ter Beke, Burghcoutere,
etc., descendait d'une ancienne famille du pays de Menin. Son
père, Pierre Patin, seigneur de Langhemarck, etc., remplit
les fonctions d'échevin de la salle et châtellenie
d'Ypres et était bailli de la baronnie de Guise ;
il avait épousé en premières noces Catherine-Thérèse
de Smidt, dont naquit Charles.
Charles-Philippe de Patin vit le jour le 19
avril 1687, à Ypres, paroisse Saint-Martin, et non point
à Noordschoote, comme le rapportent plusieurs biographes.
Il fut reçu licencié ès lois à Louvain
en 1709 ; nommé conseiller au grand conseil de Malines,
le 8 avril 1721, il devint avocat fiscal en 1725.
L'on discutait alors vivement une question
capitale pour l'avenir de nos provinces : celle de l'érection
de la Compagnie d'Ostende, et diverses puissances, instiguées
par la jalousie commerciale de la Hollande, tentaient de renverser
la nouvelle institution. Le jeune conseiller de Patin descendit
dans l'arène pour défendre les droits de son pays
et publia, en 1726, son livre : Mare liberum.
Il s'agissait en principe, on le sait, de la
liberté du commerce maritime et, en fait, de l'interprétation
du traité de Munster. Les intérêts de la
Hollande avaient été défendus par Westerveen,
Barbeyrae et Mably ; de Patin, lui, s'appuya sur l'autorité
de Grotius, Puffendorf, Fénelon, Graswinkel, etc., pour
réfuter les théories des adversaires de la Compagnie
des Indes. À son avis, la liberté du commerce maritime
est un droit inaliénable de l'humanité ; aucun
peuple ne peut défendre à un autre d'aller trafiquer
par mer en des pays étrangers. D'autre part, le texte
et l'esprit du traité de paix de Munster prouvent que
l'Espagne ne s'est pas interdit la faculté de naviguer
aux Indes Orientales ; l'eût-elle fait, la Belgique
ne serait pas liée par semblable stipulation.
Le courageux champion de la cause belge fut
député, en 1728, au congrès de Soissons
et chargé d'y défendre les droits de la Compagnie
d'Ostende, en même temps que certaines questions internationales
de moindre importance. Mais ses efforts, pas plus que les arguments
qu'il avait présentés jadis dans son Mare liberum,
ne purent avoir raison des prétentions égoïstes
de la Hollande. Les résultats de sa mission sont consignés
dans deux rapports, que la Bibliothèque royale de Bruxelles
conserve sous les n° 15988-15989 et qui ont pour titres :
Rapport fait par le Conseiller Pattyn à son Altesse
Serénissime l'Archiduchesse Gouvernante des Pays-Bas au
sujet de sa commission au congrès de Soissons ; Rapport
fait ... au sujet de sa commission au congrès de Soissons,
touchant les affaires en général et en particulier
des dits Païs-Bas.
Charles-Philippe de Patin fut appelé
à siéger au Conseil privé, en 1729 et au
Conseil suprême des Pays-Bas à Vienne, en 1733.
Six ans plus tard, en 1739-1740, il représenta
Charles VI au congrès d'Anvers. Puis, lorsqu'en 1741
l'impératrice Marie-Thérèse dut quitter
sa capitale menacée, de Patin la suivit en Hongrie ;
on assure que ce fut lui, qui conseilla à l'infortunée
souveraine de faire appel au patriotisme de la nation hongroise ;
les quatre ordres du royaume furent donc convoqués à
Presbourg et, à la vue de son empereur encore presque
au berceau, la noblesse de Hongrie jura de la défendre
en poussant, dit-on, ce cri devenu légendaire : Moriamur
pro rege nostro Maria Teresia.
Par lettre patente du 20 septembre 1741, de
Patin fut nommé président du Conseil de Flandre
et membre du Conseil d'État ; il demeura cependant
encore un certain temps en Autriche et ne vint prendre possession
effective de son siège que le 19 décembre 1742.
Il était à Aix-la-Chapelle, en
1748, lors de la conclusion du traité qui pacifia l'Europe ;
de retour en Belgique, il fut fait membre de la junte pour le
gouvernement des Pays-Bas, le 9 octobre 1749.
L'invasion française lui avait fait
quitter Gand peu d'années après son entrée
au Conseil de Flandre ; il y retourna en juin 1766, mais
fut dispensé bientôt de l'assistance au Conseil
à raison de son grand âge. Il obtint même
démission de sa charge en 1772.
Le vicomte de Patin décéda à
Gand, le 17 juillet 1773, à l'âge de quatre-vingt-six
ans ; il fut inhumé en l'église de Langhemarck,
où une épitaphe, placée près du maître
autel, rappelle son souvenir. Il avait épousé à
Gand, le 10 avril 1715, Thérèse Waltrude du Bois,
décédée à Bruxelles en 1737.
L'empereur Charles VI avait concédé
à Charles-Philippe de Patin le titre de « vicomte
de son nom de Pattyn ou de Patin », par diplôme
du 5 décembre 1735 ; il reçut également,
en 1742, la faveur d'habiter la cour du prince à Gand.
Le Mare liberum est le seul ouvrage
important du président de Patin qui fût livré
à l'impression ; il parut sous le titre : Regnante
feliciter Garolo VI. Csare, neque minus féliciter
Belgiam gubernante Maria Elisabetha Archiducissa Austri,
Mare Librerum, ex Jure Natur, Gentium et civili assertum,
vindicatum, redivivum ; Malines, Van der Elst, s. d. ;
la dédicace seule est signée; il comporte environ
200 p. petit in-16.
Une traduction flamande fut publiée
chez Wydts à Bruges, en 1727, ayant le même titre :
Carel den VI. voorspoedigh regnerende ende... de Vry Zee bevaeringe,
uyt de wet der natuur, der volckeren, en der borgeren bevestigd,
herstelt en herlevende, door C. P. Pattyn, raeds-Heer...
Une traduction française fut donnée, également
en 1727, à Malines, chez Van der Elst : Le commerce
maritime fondé sur le droit de la Nature et des Gens,
sur l'autorité des Lois Civiles et des Traitez de Paix
et rétabli dans sa liberté naturelle, traduit du
latin de M. Pattyn, augmenté et enrichi de notes de l'auteur
dans cette édition.
Bibliographie :
- Béthune (Joseph), Patin (Charles-Philippe,
vicomte de), dans Biographie nationale, t. XVI,
col. 690-694.
40 euros (code de commande
: 30402).
 VIRGILE (Publius
Vergilius Maro) P[ublii]. Virgilii Maronis Opera. Nic.
Heins[ius] Dan. Fil. e membranis compluribus iisque antiquissimis
recensuit. Utrecht, Van
de Water, 1704. [Ultrajecti
/ Apud Guil van de / Water / 1704]
In-16 plein veau d'époque, dos lisse orné des filets
dorés et de fers à froid, pièce de titre
rouge, roulette dorée sur les chasses et filets dorés
sur les coupes, tranches rouges, [1 (titre-frontispice gravé
par Cornelis Huyberts d'après Jan Goeree)],
[1 bl.], [62], 387, [41 (index)] p., une carte à
déplier in fine, texte en latin, ex-libris Le Tellier,
rare.
Dans l'article sur l'édition
des uvres d'Horace que Burman publia chez van de Water,
en 1713, on peut lire que ce même Burman « fit
réimprimer le Virgile de Nicolas Heinsius »
qui est qualifiée de « belle pour la bonté
du papier & la netteté du caractère [...] et
« qu'on peut en quelque manière comparer aux
éditions d'Elzevier. »
Bibliographie :
- Journal litéraire - juillet-août
1713, XIV. Art (éd. 1715)., p. 442.
125 euros (code de commande
: 30254).
[VENTRE
(Louis, seigneur de La Touloubre)] Collection de jurisprudence
sur les matieres féodales et les droits seigneuriaux ;
Utile aux différentes
Cours & Jurisdictions du Royaume, & en usage principalement
en Provence & en Languedoc. Par M. de L. T. Avocat au Parlement
de Provence. Nouvelle Édition evue et corrigée.
Tomes I et II (complet).
Avignon, Seguin, 1773. [A
Avignon, / Chez François Seguin, Imprimeur- / Libraire,
près la Place de S. Didier. / M. DCC. LXXIII.] Deux volumes in-8° demi-veau d'époque,
reliure usagées, t. I : [1 (titre)], [1 bl.],
XI, [1 bl.], 295, [3 bl.], XXI, [1 bl.] p., t. II :
338, XVI p., mouillures parfois importantes au tome II.
Division de l'ouvrage
:
- Première
Partie.
I. Des Droits Seigneuriaux en général.
IL De la Juftice.
III. De lAdminifiration de la Justice.
IV. Des Droits Honorifiques.
V. Des Régales.
VI. Du Droit de Péage.
VII. Des Rivières, Iles, Attcrissemens.
VIII. Du Tréfor trouvé.
IX. Des Epaves.
X. De la Confiscation.
XI. Des Droits de Bâtardise &
de déshérence.
XII. De lHoimmage.
XIII. De la Chasse.
XIV. Du Droit dAlbergue.
XV. Du Droit de Guet & garde.
XVI. Du Droit de Foüage ou quête.
XVII. Du Ban des Vendanges & du Ban à
vin.
XVIII. Des Biens Nobles.
- Seconde Partie.
I. Des Fiefs.
II. Du Franc-Aleu.
III. De lEmphitéose.
IV. De la Locatairie perpétuelle.
V. De la Directe.
VI. Du Lods.
VII. Du Droit d'indemnité & de lhomme
vivant, mourant & confiscant.
VIII. Du Retrait.
IX. Du Dénombrement & des reconnoissances.
X. Du Cens & rentes Seigneuriales.
XL Des Acaptes & arriere-acaptes.
XII. De la Bannalité.
XIII. De la Taille Seigneuriale ou cas impériaux.
XIV. Des Corvées.
XV- Du Commis.
XVI. Du Champart agrier ou tasque.
XVII. Du Déguerpissement.
XVIII. Des Bois, Pâturages, Terres gastes
ou incultes.
Les deux volumes : 80
euros (code de commande : 30151).
 [GUILLARD DE BEAURIEU
(Gaspard)] Cours d'Histoire sacrée et profane,
dédiée
aux jeunes personnes, comprenant l'Histoire Sainte, l'Histoire
Ancienne, l'Histoire Romaine & l'Histoire de France. Seconde
édition. Tomes I et II
(complet). Paris, Panckoucke, 1765. [A Paris, / Chez Panckoucke, Libraire, rue & à
côté / de la Comédie Françoise, au
Parnasse. / M. DCC. LXV. / Avec Approbation & Pivilege du
Roi.] Deux volumes in-12 plein veau
d'époque, dos lisses ornés de fers dorés,
pièces de titre et de tomaison rouges, tranches rouges,
reliure frottées, accrocs aux tête et aux queues,
t. I : [1 (faux-titre en rouge et noir)], [1 bl.],
[1 (titre en rouge et noir)], [1 bl.], [3 (avertissement)], [1
bl.], IX, [1 bl.], 548 p., t. II : [1 (faux-titre
en rouge et noir)], [1 bl.], [1 (titre en rouge et noir)], [1
bl.], VI, 474, [2 (approbation et privilège)] p.
La première
édition de ce cours fut publiée en 1763.
Avertissement de l'auteur :
J'aurois pu faire beaucoup de changement &
ajouter beaucoup plus de choses à cette Édition,
mais j'ai craint que ces changements & ces augmentations
n'eussent pas le succès que j'en aurois espéré.
Je serois d'ailleurs fâché de rendre presqu'inutiles
les exemplaires de la première Édition, entre les
mains de ceux qui les ont acquis. C'est pour cela que je n'ai
guère corrigé dans celle-ci, que les fautes typographiques,
quelques négligences de style &c. J'ai aussi substitué
je à nous, dans presque tous les endroits
où j'avois parlé en pluriel. Ce qui m'a déterminé,
c'est que je crois qu'il faut parler en son propre nom, &
n'avoir pas l'air de vouloir le cacher. Des Écrivains
respectables prétendent que nous est plus modeste ;
mais cette modestie me semble un peu puérile, & et
je trouve dans le mot je, quand il est prononcé
sans pédantisme, un ton de candeur & de vérité
qui me praroît devoir plaire davantage qu'un ton trop modeste.
Un portrait de l'auteur, ami de Restif de la Bretonne, dans l'étude
sur Joubert :
Les amis de Restif, que Joubert connaîtra,
ne sont pas mal assortis au très baroque Nicolas :
ce sont, pour le moins, des originaux. [...]
Ses amis réels, c'est Butel Dumont,
Beaurieu, Mercier, La Reynière... [...] Beaurieu ?
Gaspard Guillard de Beaurieu, naturaliste et philosophe, était
contrefait comme Ésope, son maître et son modèle,
boîteux et d'une laideur repoussante. Plus âgé
que Restif de six ans ; pour le costume, le genre de Restif :
mais beaucoup plus sale. Plus excentrique : chapeau de Crispin,
manteau à l'espagnole, souliers cariés et haut
de chausses. Jadis l'ami de Jean-Jacques ; et son Élève
de la nature, en 1766, passa pour être de Rousseau.
Très pauvre. Et on lui demandait : « Pourquoi
ne songez- vous pas à vos affaires ? »
Il répondait : « C'est que j'aime beaucoup
trop l'honneur et le bonheur pour aimer la richesse. »
Très simple et bon. Il adorait les enfants ; il leur
composa un Abrégé de l'histoire des insectes,
un Cours d'histoire naturelle, un Cours d'histoire
sacrée et profane. Il avait de la bonhomie et, dans
la conversation, des trouvailles de style qui n'embellissent
pas ses ouvrages. Il disait : « Le temps est
une dormeuse qui nous mène doucement à l'éternité. »
Il mourut dans la détresse, le 5 octobre 1795, à
l'hôpital de la Charité. Restif l'aimait ;
et, le 10 vendémiaire an V, adressant une supplique au
Directoire, il termine ainsi : « Je me jette
avec confiance dans votre bonne volonté ! On a secouru
trop tard mon ami Beaurieu ! »
Bibliographie :
- Beaunier (André), La jeunesse
de Joseph Joubert, pp. 194-195.
Les deux volumes : 80
euros (code de commande : 30084).
[ALMANACH].
GALART DE MONTJOIE (Christophe Félix Louis Ventre de La
Touloubre, dit)] Almanach des gens de bien pour l'année
1795, (vieux style.)],
contenant des anecdotes peu connues, pour servir à l'histoire
des événemens de ces derniers tems ; l'arrivée
de Carrier aux enfers ; des observations sur le même ;
son épitaphe ; deux dialogues des morts, un entre
J.-J. Rousseau et Malesherbes, l'autre entre Favras et Bailli ;
les médecins, histoire véritable ; des prédictions
pour tous les mois de l'année, &c. &c. Paris, Pichard, [1795]. [A Paris, / Chez Pichard,
Libraire, rue de / Thionville, vis-à-vis la rue Christine.]
In-12 sous son brochage d'époque, 216 p., une gravure
en frontispice, la dernière page (table) est collée
à la couverture, peu courant.
Epitre aux Gens de
bien :
Salut
aux Gens de bien ; c'est à eux que je présente
ces étrennes ; c'est d'eux seuls que j'ambitionne
les suffrages.
Sous le règne du tyran Robespierre,
les Gens de bien étoient dans l'oppression ; ils
pleuroient sur leur patrie ; ils n'osoient fixer leurs yeux
sur l'avenir. Qu'ils reprennent aujourd'hui courage, qu'ils sèchent
leurs pleurs, qu'ils ouvrent leurs curs à l'espérance :
le tigre n'est plus, tout va changer de face.
Le jour a reparu :
rien n'est long-temps extrême.
Que d'idées affligeantes va réveiller
la lecture des anecdotes que je présente ici aux Gens
de bien ! Mais l'amertume qu'elles verseront dans leur ame,
sera adoucie par la certitude que les dangers auxquels ils ont
échappé, n'arriveront plus. Leur esprit fatigué
par le souvenir de tant de calamités, se reposera agréablement
sur le consolant avenir que promettent à la France les
heureuses prédictions qui terminent cet écrit.
Sans doute toutes les plaies faites aux Gens
de bien, ne sont pas encore fermées ; mais si l'empire
de la justice et de la vérité s'affermit lentement,
il est aussi plus durable. Le règne des méchans
est un torrent ; il s'écoule rapidement ; les
campagnes qu'il a désolées, reprennent insensiblement
leur première fertitlité, pour ne la plus perdre,
parce que des barrières sont élevées, qui
les préservent à jamais ru retour du même
fléau.
Sans doute aussi, il est parmi les Gens de
bien, des hommes, et le nombre en est malheureusement considérable,
il en est, dis-je, parmi eux, qui sont condamnés à
un deuil perpétuel ; il en est qui ont à pleurer
des pertes irréparables. Que de veuves ! que d'orphelins !..
Ah ! j'en conviens : il est des douleurs sans remèdes ;
cependant, et les Gens de bien ne me démentiront pas,
le bonheur de la patrie offre un adoucissement aux malheurs domestiques.
Enfin, quel nouveau sujet d'allarmes pourroit-il
rester aux Gens de bien ? craindroient-ils les menées
secrettes des partisans qu'a pu laisser après lui le hideux
monstre que la Convention Nationale a étouffé ?
Eh ! que craindre de leurs mystérieux complots ?
Quand c'est la justice qui règne,
La noirceur masque en
vain les poisons qu'elle verse,
Tout se sait, tôt ou
tard, et la vérité perce.
Les espérances que je donne ici à
ces véritables amis de la Patrie, ne sauroient donc être
mieux données, puisque ceux qui sont les arbitres de nos
destinées, disent avec moi :
Salut aux Gens de bien.
Extrait de la notice des Almanachs français
:
On trouve dans cet almanach le précis
des événements du 9 thermidor au 23 fructidor An
III, des sujets de méditations, philosophiques et politiques,
des apologues et diverses anecdotes dont une sur le mariage de
Camille Desmoulins.
Avec le calendrier romain et le calendrier
républicain pour l'An III et IV. Croyant devoir expliquer
les raisons qui lui ont fait donner un calendrier pour l'an de
grâce 1795, l'éditeur dit : « Le
calendrier romain est reçu dans toute l'Europe ;
les voyageurs, les personnes même qui ont des relations
commerciales avec les étrangers, ne peuvent se dispenser
de le connoître ; il est également nécessaire
pour l'étude de la chronologie, pour la lecture de l'histoire
et des livres qui ont paru jusqu'à ce jour. »
Bibliographie :
- Grand-Carteret (John), Les almanachs
français, n° 1209.
80 euros (code de commande
: 30050).
LIPSE
(Juste - Iustus Lipsius). Réunion de sept ouvrages sous un volume in-4° plein veau (probablement
XVIIe ou XVIIIe siècle), dos à 5 nerfs orné
de fers dorés, tranches rouges, contenant :
1. I. Lipsi Saturnalium
sermonum libri duo, qui de gladiatoribus. Edition
ultima, auctior & ornatior. In quâ quid distincte præstitum
fit, pagina altera docebit. Anvers, Plantin, 1588. [Antverpiæ, / Apud Christophorum
Plantinium. / ÌIÉ.
IÉ LXXXVIII.],
[8], 175, [1 bl.] p., 15 gravures (sur 16, la gravure marquée
« B » manque) hors texte à déplier.
Ce traité
est composé sous forme de dialogues entre J. Lipse, Vicor
Giselinus, Janus Lernutius, Janus Dousa, et Stephanus Winandus
Pighius. Juste Lipse a rassemblé et étudié
les textes relatifs aux Saturnales romaines qui se déroulaient
durant le solstice d'hiver et au cours desquelles des festivités
complètement débridées étaient organisées
ansi que des combats de gladiateurs ; ce sont ces derniers
qui forment l'essentiel de l'ouvrage dont la première
édition fut imprimée à Anvers en 1582. Guillaume
Linocier, à Paris, en fit une contrefaçon en 1585
et, la même année, Plantin en fit une réédition
« noviter correcti, aucti et formis aeneis illustrati »
à l'adresse de Leide et à celle d'Anvers. L'édition
« ultima, auctior et correctior » fut publiée
à Leide par Franciscus Raphelengius et fut également
vendue dans les Pays-Bas méridionaux avec l'adresse plantinienne
d'Anvers.
La première édition de 1582 ne
contenait pas d'illustrations ; elles apparurent dans l'édition
de 1585 et, bien qu'elles furent attribuées à Otto
Venius, on pense aujourd'hui qu'elles sont l'uvre de Pierre
van der Borcht.
Si Lipse n'appréciait guère les
combats de gladiateurs, il reconnaissait qu'ils étaient
des écoles de bravoure qui constituèrent la base
du pouvoir impérial et de l'expansion de l'empire romain.
Il pensait aussi que ces scènes cruelles étaient
des « écoles d'imperturbabilité »
à destination des spectateurs.
Bibliographie :
- Deneire (Tom), « Laconicae
cuspidis instar ». The Correspondence of Justus Lipsius :
1598, p. 224.
- Heinen (Ulrich), Huygens and Rubens.
Reflecting the passions inpainting (additions), dans Motions
of the Mind. Representing the Passions in the Arts of the Early
Modern Nethrlands, p. 6. Une édition de 1585 vendue
800 chez Alde, en 2008.
2. Iusti
Lipsi de Amphitheatro liber. In quo forma ipsa Loci
expressæ, & ratio spectandi. Cum æneis figuris.
Anvers, Plantin, 1584. [Antverpiæ,
/ Apud Christophorum Plantinium. / ÌIÉ. IÉ. LXXXIV.] 97, [4 (table
et privilège)] p., 1 gravure dans le texte et 2 gravures
hors texte à déplier.
Il s'agit de l'édition originale
de ce traité que Juste Lipse, en digne représentant
de « l'humanisme érudit de la fin du XVIe siècle »
s'intéressant aux jeux du cirque, écrivit pour
décrire de fond en comble le Colisée de Rome.
D'un point de vue architectural, « cette
monographie complète, strictementn consacrée à
l'amphithéâtre, s'est [...] fondée sur l'ensemble
de la deszcription de l'édifice théâtral
d'après Vitruve, à la manière en définitive
d'un discours purement technique et théorique. L'auteur
insistait sur ce qu'il considérait être les deux
éléments principaux de ce type de monument d'une
part le « theatrum », défini comme
étant la partie interne de forme concave, équipée
de gradins disposés de manière circulaire sur l'ensemble
du pourtour de l'édifice, d'autre part l'aire plane centrale ,
observant du reste que les Anciens le disaient, selon lui, aussi
bien « cæva »
qu'« arena ».
Bibliographie :
- Lestringant (Frank), L'écriture
du martyrologe, dans Écritures de l'histoire (XIVe
- XVIe siècle). Actes du colloque du Centre Montaigne,
Bordeaux, 19-21 septembre 2002, p. 438.
- Dugast (Fabienne) Les édifice
de spectacles antiques de Gaule Narbonnaise : documents
iconographiques, interprétations, restaurations, pp.
140-141.
3. Iusti
Lipsi de Amphitheatris quæ extra Romam libellus.
In quoformæ eorum aliquot & typi.Anvers, Plantin,
1584. [Antverpiæ,
/ Apud Christophorum Plantinium. / ÌIÉ. IÉ. LXXXIV.] 32, [3], [1
bl.] p., 4 gravures dans le texte et 1 gravures hors texte
à déplier.
Ce volume, dont il s'agit également
de l'édition originale, constitue la suite
du précédent qui était exclusivement consacré
au Colisée. Dans son étude, Juste Lipse évoque
les édifices de Minturno, Pouzzoles, Capoue, Alba, Otricoli,
etc. et s'intéresse principalement aux amphithéâtres
de Vérone, en Italie, de Pula, en Croatie et de Nîmes
et aux Ponts-de-Cé, en France.
Il « revient sur la cruauté
des jeux célébrés jadis dans tout l'empire
et évoque au passage le témoignage du martyrologe
chrétien.
Bibliographie :
- Lestringant (Frank), L'écriture
du martyrologe, dans Écritures de l'histoire (XIVe
- XVIe siècle). Actes du colloque du Centre Montaigne,
Bordeaux, 19-21 septembre 2002, p. 438.
 4
& 5. Iusti Lipsi Epistolarum
centuriæ duæ : Quarul prior innovata,
altera nova. Leyde, Plantin, 1590. [Lugduni Batavorum, / Ex officina Plantiniana, / Apud
Franciscum Raphelengium. / ÌIÉ. IÉ. XÌ.] [1
(titre)], [1 bl.], [6], 164, [1 (titre de la seconde partie)],
[1 bl.], [5], [1 bl.], [2], 111, [1 bl.] p.
À propos de
la correspondance de Juste Lipse, Jeanine De Lanstsheer écrit
:
« Quoique la correspondance de Lipse1,
dans la forme où elle nous est parvenue, soit loin dêtre
complète, nous disposons tout de même de quelque
4500 lettres, soit des lettres écrites par lhumaniste,
soit des lettres qui lui ont été adressées,
et on continue den découvrir de nouvelles. Pendant
que son pays natal était ravagé par les conflits
politico-religieux, Lipse sétait réfugié
au Pays-Bas du Nord, où il enseignait le latin et lhistoire
ancienne à luniversité de Leyde, entre mars
1578 et mars 1591. Dans ce milieu universitaire, il trouva un
cadre paisible et stimulant pour la publication de toute une
série de livres, à commencer par une édition
révisée des uvres complètes de Tacite,
complétée quelques mois plus tard par un commentaire
abondant aux Annales (1581). Sa réputation croissante
dhumaniste prodigieux et ses activités pédagogiques
et administratives au sein de luniversité permettaient
détablir un vaste réseau de correspondants
à travers lEurope chrétienne. Marchant dans
les traces dauteurs anciens et de ses prédécesseurs
humanistes et encouragé par ses amis et collègues,
Lipse décida de publier une sélection de ses lettres.
La première Centuria car il les rangeait
par centaines est une des premières publications
de Franciscus Raphelengius, le gendre et successeur de Plantin
à Leyde, au début de lannée 1586.
Quatre ans plus tard, Lipse profita de la publication dune
deuxième Centuria pour ré-éditer
la première, remplaçant une vingtaine de lettres
quon lui avait adressées par dautres,
quil avait écrites lui-même. »
Bibliographie :
- De Landtsheer (Jeanine), Juste Lipse et
l'évolution politique aux Pays-Bas du Nord après
1584, p. 2.
6.
Iusti Lipsi De Recta pronunciatione latinæ linguæ
dialogus : Ad V. Illustrem Philippum Sideium,
Equitem. Anvers, Plantin, 1586. [Antverpiæ, / Apud Christophorum Plantinium.
/ ÌIÉ.
IÉ. LXXXVI.]
[1 (titre)], [1 bl.], [2], 113, [9], [2 bl.] p.
Extrait de l'ouvrage
d'Élisabeth Dévière :
« L'étude de la prosodie
latine à la Renaissance concerne à la fois la métrique
et la problématique de la « prononciation correcte ».
Si, depuis l'Antiquité tardive, la prosodie constitue
un préalable à l'analyse et à la production
poétiques, le second point de vue est davantage spécifique
de la période qui nous intéresse. La restauration
de la prononciation latine, question fort débattue à
la Renaissance, a fourni la matière à un grand
nombre de traités, parmi lesquels figure en bonne place
le De recta pronunciatione Latinae linguae de Juste Lipse
(1586), qui consacre un important développement à
l'accentuation. L'humaniste avait déjà abordé
le sujet dans une uvre de jeunesse, les Variae lectiones
(1569), où il s'illustrait par une prise de position hardie
plus que par une étude documentée et réfléchie.
[...]
Le De recta pronunciatione Latinae linguae
évalue [...] l'état du latin parlé, en évoquant
la situation dans laquelle se trouverait un antique Romain venu
par-delà les âges visiter Lipse et ses amis :
Je m'engage, pour le cas
où il ne serait pas vrai que la prononciation d'aujourd'hui
est corrompue : si l'un de ces anciens qui portaient la
toge apparaissait et nous entendait, eh bien, il n'entendrait
pas et saisirait à peine un ot sur les dix que je dirais.
Mais, à la différence des Variae
lectiones, la corruption de la prononciation du latin n'évince
plus ici la question de sa restitution, même si l'on ne
peut qu'être pessimiste quant à l'adoption d'une
nouvelle prononciation, étant donné le mépris
dans lequel ce genre d'étude est tenu et l'inertie de
la majorité. Il s'agit pourtant d'un travail important
et noble, auquel de grands hommes se sont livrés, et tout
espoir de restauration n'est pas perdu :
Mais les bagatelles aussi
sont peut-être utiles, si toutefois on pouvait obtenir
plus de résultat que nos acquis non seulement viennent
à la lumière, mais encore pénètrent
dans l'usage. Il est certain que la langue latine se ménagerait
de cette façon dignité et splendeur. »
Bibliographie :
- Clérico (Geneviève), Frivola
in parvis jactantia. De l'inutilité d'un discours sur
les sons ? Le De Recta pronunciatione Latinae linguae de
Juste Lipse (1586).
- Sacré (Dirk), Juste Lipse
et la prononciation du latin, dans Juste Lipse en son
temps. (1547-1606), pp. 117-135.
- Dévière (Élisabeth),
L'accentuation du latin selon Juste Lipse., dans Humanistica
Lovaniensa, vol. LII - 2003, pp. 179-194.
7. I. Lipsi
Satyra Menippæa. Somnium. Lusus in nostri ævi Criticos.
Anvers, Plantin, 1581. [Antverpiæ,
/ Ex officina Christophori Plantini, / Architypographi Regii..
/ M. D. LXXXI.]
31, [1 bl.] p.
Le pamphlet de Juste Lipse ne lui
attira pas que de la sympathie : il s'y moquait des poètes,
écrivains et critiques qui n'hésitaient pas, aux
fins d'« améliorer » les uvres
des auteurs classiques, à en dénaturer le sens.
Extrait de l'étude de Martial Martin :
« La Satyre Ménippée
constitue lune des manifestations les plus significatives
de cet esprit gallican, pour lequel érudition et action
sont intrinsèquement liées : à travers
lexemple de Juste Lipse, qui rédige, en 1581, la
première satyre ménippée moderne, luvre
cherche des cautions antiques : plus que Varron, dont il
ne reste rien ou presque, cest le Sénèque
de LApocoloquintose, Pétrone, Apulée,
et Lucien qui sont invoqués. Malgré la fréquence
des souvenirs mythologiques et historiques, le texte échappe
aux écueils du pédantisme : cest quune
autre grande figure de lhistoire du genre hante le texte :
Rabelais, à la fois présent et distant, caution
certes encore indispensable mais déjà difficile
à assumer, dans une période charnière que
le goût dispute à la verve gauloise. »
Bibliographie :
- Martin (Martial), L'énigmatique
et les mutations de la satyre ménippée de Juste
Lipse à John Barclay., dans L'énigmatique
à la Renaissance : formes, significations, esthétiques,
pp.539-550.
650 euros (code de commande
: 30000).
[MONS
- CONFRÉRIE DE SAINT-JEAN LE DÉCOLLÉ]. Ordo
Benedicendi habitum confraternitatis Sancti Joannis decollati,
misericordiæ nuncupatæ.
Mons, Varret, 1751. [Montibus,
ex Typographiâ / J. B. Varret, in Plateâ Ha- / vretanâ
propè Forum. 1751.] In-12
sous son brochage d'époque, 12 p., exemplaire en parfait
état.
Cette
édition est peu courante : elle n'est citée ni
par Hippolyte Rousselle dans sa Bibliographie montoise,
ni par Léopold Devillers dans son Supplément
à la bibliographie montoise.
Destinée à assister matériellement
et moralement les prisonniers, jusqu'à les accompagner
au supplice et à les ensevelir, la confrérie de
la Miséricorde, ou de Saint-Jean le Décollé,
est bien connue à Mons : ses membres, les «
Beubeux », forment un groupe emblématique de la
Procession du Car d'Or. Inspirée par une semblable confrérie
érigée à Rome en 1488, elle fut créée
à Mons en 1699 à l'initiative du prince Henri de
Ligne et elle est toujours active de nos jours.
Bibliographie :
- Federinov (Bertrand), Quatre siècles
d'imprimerie à Mons, p. 61.
18 euros (code de commande
: 29682*).
 RETZ (Jean-François
Paul de Gondi, cardinal de) Memoires de Monsieur le
Cardinal de Retz. Nouvelle
edition, Revûë & augmentée. Tomes I, II, III & IV (complet). Cologne,
Roger, 1718. [A Cologne,
/ Chez David Roger. / M. DCCXVIII. / Avec Aprobation & Permission
des Superieurs.] Quatre volumes
in-12 plein veau d'époque, dos à 5 nerfs ornés
de fers dorés, tranches rouges, reliure frottées
et présentant quelques accrocs mais solides, t. I :
[1 (titre avec une vignette gravée)], [1 bl.], [12 (avis
du libraire au lecteur, notice sur l'auteur)], 538 p., t. II :
[1 (titre avec une vignette gravée)], [1 bl.], 542 p.,
t. III : [1 (titre avec une vignette gravée)], [1
bl.], 523, [1 bl.] p., t. IV : [1 (titre avec une vignette
gravée)], [1 bl.], 496 p., le portrait gravé
en frontispice du tome I manque.
Les
premières éditions de ces Mémoires
ont été publiée en 1717. Si l'édition
de Cologne, en 1718, en trois volumes est bien connue, celle
présentée ici, en quatre volumes est beaucoup plus
rare.
Extrait de l'article de Bourgeois et André :
L'authenticité de ces mémoires
a été niée à plusieurs reprises au
XVIIIe siècle : la découverte du manuscrit
autographe ne permet plus le doute. En revanche, ils ont été
fortement attaqués dès leur apparition. Antoine
Bauderon de Sénecé, premier valet de chambre de
la reine Marie-Thérèse, femme de Louis XIV,
écrivit des Remarques historiques suivies de quelques
observations critiques sur un livre intitulé Mémoires
de M. le cardinal de Retz (parues dans le Nouveau Mercure,
août 1718, p. 3-38). Dans une lettre à Brosselle
du 26 mars 1718, J. B. Rousseau les qualifie de « salmigondis
de bonnes et de mauvaises choses ». Pour Bazin (Histoire
de France sous Louis XIII et sous le cardinal Mazarin), ils
n'ont presque nulle part ou la substance ou tout au moins les
proportions de la vérité. Sainte-Beuve (Causeries
du Lundi) a été au contraire un défenseur
de la véracité du cardinal de Retz. En présence
de ces opinions contradictoires, le dernier éditeur, Feillet,
s'est tenu à une appréciation modérée.
Si ces mémoires ont une valeur littéraire
incontestable, il n'en est pas de même au point de vue
historique. uvre de passion, écrite par un auteur
vaniteux et vantard, qui, même après vingt ans,
n'a pas oublié ses haines d'autrefois, ils manquent de
bonne foi et de sincérité. Si Retz, s'est abondamment
servi du Journal du Parlement et de l'Histoire de mon
temps jusqu'à les copier quelquefois textuellement,
c'est, non pas pour venir au secours de sa mémoire fléchissante
et incertaine, mais pour donner le change, pour tromper sciemment
le lecteur. Il n'a été préoccupé
que dune idée, faire son apologie, et, pour cela,
accabler celui qui l'avait vaincu, Mazarin, le poursuivre de
ses traits acérés, l'accuser d'impéritie
et de la ruine de la France, le calomnier même : contre
cet homme néfaste toutes les attaques étaient permises
et il était du devoir d'un bon Français de se révolter
contre celui qui malgré tout restait un étranger,
un Italien : Retz a voulu justifier le rôle quil
avait joué' et il n'a pas craint de transformer le caractère
des événements, de les faire tourner à son
profil et de mentir effrontément lorsqu'il en était
besoin pour sa défense ou l'éloge do sa conduite.
Il ne faut donc pas rechercher la vérité
dans cette uvre de combat, de polémique contre un
homme qui ne pouvait plus riposter. Ces mémoires sont
cependant utiles pour une étude générale
de la société à l'époque de la Fronde :
on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient
contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelles extrémités
ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs
désirs. Retz possède un art admirable pour composer
une scène, dépeindre les personnages principaux
avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions,
leurs projets, et mener les intrigues jusqu'à la fin en
graduant l'intérêt : rien de plus curieux que
celles où il est le « grand premier rôle »
dont il fait le portrait avec un soin infini, une variété
parfaite de nuances délicates et de couleurs fortes. Ses
mémoires sont à la fois une comédie en cent
actes divers et une condamnation de la Fronde.
Bibliographie :
- Bourgeois (Émile) et André
(Louis), Les sources de l'histoire de France. XVIIe siècle
(1610-1715), n° 797.
Les quatre volumes :
200 euros (code de commande : 29615).
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